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Campagne d'Information Euro 2002 - Allocution de Mme Andree Billon
Directeur de la Banque centrale du Luxembourg
Luxembourg, le 3 juillet 2001
Seule la parole prononcée fait foi.
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis pour faire le point de la préparation de l'Euro 2002 à laquelle, chacun d'entre nous, à des degrés divers, est pleinement engagé.
Vous n'en voudrez pas, je l'espère, à la Banque centrale d'ouvrir le feu.
Il lui incombe le redoutable défi d'organiser la logistique de l'opération ; il lui revient aussi dans le cadre de l'Eurosystème et avec la collaboration de ses partenaires, d'assurer une communication adéquate. Le public doit être préparé à connaître et à reconnaître les nouveaux signes monétaires ; les caissiers et gestionnaires de fonds doivent être formés à la vérification de leur authenticité ; certaines craintes sont à apaiser, de nombreuses informations sont à donner.
Je voudrais donc vous présenter brièvement l'état des travaux auprès de la Banque centrale, d'une part dans le domaine logistique en matière de production, d'approvisionnement, de mise en circulation et d'échange des billets et pièces et d'autre part dans le domaine de l'information du public dans le cadre de la campagne qui approche de son point culminant.
La production des billets et pièces
L'opération de production des billets et de contrôle de leur qualité est dans un stade final. C'est une opération complexe d'un point de vue artistique, technique et de sécurité.
Sur une quantité totale de 14,5 milliards de billets décidés par la Banque Centrale Européenne, il incombe à la Banque Centrale du Luxembourg d'en faire produire 46 millions pour l'approvisionnement du Grand-Duché.
A cet effet, notre Banque a conclu des contrats de production avec deux imprimeurs spécialisés en matière de billets de banque : la firme néerlandaise « Johan Enschedé en Zonen » de Haarlem et la « Bundesdruckerei » de Berlin, qui sont toutes les deux avec nous aujourd'hui pour répondre à vos questions éventuelles.
La Banque centrale est par ailleurs chargée de la mise en circulation des pièces de l'Etat luxembourgeois qui a été autorisé par la BCE à en émettre à concurrence de 120 millions. La production de ces pièces a été confiée par le Trésor à la Monnaie Royale des Pays-Bas.
Le traitement
Le remplacement du franc par l'euro est une opération hors du commun par le fait que la série complète des pièces et des billets est concernée, alors que dans le passé les dénominations étaient remplacées une par une. Et cette opération est hors du commun non seulement pour la Banque Centrale, qui doit transporter et stocker de gigantesques volumes (dépassant 650 tonnes), et préparer les conditionnements de ces billets et pièces, mais elle l'est aussi pour tous ceux qui interviennent dans leur mise en circulation : les transporteurs de fonds, les banques commerciales, le commerce, la police et enfin, le public. Donc, en résumé : une opération hors du commun pour tout le monde.
La pré-alimentation
Pour assurer une introduction rapide et efficace, un programme dit de préalimentation, c'est-à-dire de livraison anticipée de billets et pièces, est mis au point auprès de la Banque centrale, conformément aux règles fixées par les autorités européennes.
La Banque centrale européenne, pour d'impérieuses raisons de sécurité, a rappelé que seuls les professionnels et non le public, peuvent détenir des billets en euros avant la date officielle d'introduction.
Les institutions financières et les commerçants ont la possibilité de se pré-alimenter en billets et pièces dès le 1er septembre 2001 ; ceci permet de constituer progressivement les stocks et d'étaler la charge de travail des transporteurs de fonds et du personnel des banques et du commerce.
Les commerçants sont invités à remettre le change uniquement en euros à partir du 1er janvier 2002 ; ils sont donc appelés à constituer à l'avance des fonds de caisse en euros. A cette fin, ils peuvent acquérir des kits « commerce » composés de cartouches de pièces et se procurer des liasses de 25 billets de 5 et 10 euros, ces conditionnements étant spécialement confectionnés par la BcL ; ils peuvent aussi utiliser les procédures usuelles de commandes d'espèces auprès de leurs organismes financiers.
Mise à disposition du public
Le public sera, en temps opportuns, alimenté en espèces ; il pourra bénéficier d'une préalimentation en pièces mais non en billets.
A partir du 15 décembre 2001, il lui sera proposé des kits de monnaie contenant un éventail des différentes pièces en euros et en cents pour une contre-valeur de 500 francs à acquérir auprès des agences bancaires, des bureaux de poste ou du commerce. 600.000 kits sont commandés et destinés au public.
A partir de minuit le 31 décembre 2001, les quelques 350 distributeurs automatiques de billets au Grand-Duché ne fourniront plus que des billets en euros.
Je tiens ici à remercier les gestionnaires de ces appareils qui ont bien voulu accepter, malgré les inconvénients que cela leur cause, d'alimenter au début certains distributeurs aussi en petites coupures de 5 et 10 euros. Ceci est très utile pour le public et décharge en conséquence les guichets des banques et les caisses du commerce.
Pendant la période de double circulation, du 1er janvier au 28 février 2002, les anciens billets et pièces libellées en francs, seront remis, par les circuits habituels, à la Banque centrale qui organisera leur destruction. La Banque centrale continuera à accepter à l'échange pour une durée indéterminée les billets libellés en francs belges et luxembourgeois. Elle acceptera jusqu'à fin 2004 l'échange des pièces libellées en francs. Elle acceptera aussi jusque fin mars 2002 les anciens billets des Etats participant à la zone euro.
La sécurité des billets
Vous imaginez bien qu'une importance toute particulière est réservée par nos soins à la sécurité des billets.
Les éléments essentiels des billets seront révélés par la Banque centrale européenne, à l'intention du grand public, dès le 30 août prochain et ultérieurement, dans toutes les capitales de l'Euroland.
L'euro est exposé aux risques de contrefaçon et de falsification en raison de son importance et de sa large circulation.
L'Eurosystème, ensemble avec la Commission européenne, met en place un système de suivi du faux monnayage qui comporte avant tout des moyens d'ordre technique.
Le « counterfeit monitoring system (CMS) » est fondé sur une base de données informatique et sur un réseau de centres d'analyse des contrefaçons des signes monétaires en euros pour tous les Etats participants.
Les accords nécessaires ont été conclus par la BCL avec certains tiers ; les signes monétaires faux ou présumés tels feront l'objet d'analyse de laboratoire ; ils seront répertoriés par catégorie et intégrés dans la base de données commune.
La fonction essentielle de ce CMS est d'assurer le suivi technique de toute contrefaçon de signes monétaires afin d'assurer une détection rapide, une répression efficace et une information adéquate du public, gage de la confiance de celui-ci.
Au plan de la répression de la contrefaçon, la mise en place des dispositifs juridiques et administratifs nécessaires est en cours à Luxembourg.
Rappelons aussi dans ce contexte que la reproduction du graphisme des billets et des pièces est soumise à certaines conditions ; il faut éviter tout risque de confusion et d'utilisation abusive. La BCE, qui détient les droits d'auteur sur les billets, a fixé des critères de reproduction. En cas de doute, toute demande peut être introduite auprès de notre Banque centrale.
La campagne d'information
Notre campagne d'information se poursuit à un rythme accéléré.
Tous les jours, le compte à rebours est indiqué sur l'euro-clock devant l'immeuble de la Banque centrale. Il reste aujourd'hui 182 jours exactement.
La brochure de présentation du scénario d'introduction des billets et pièces a connu un succès considérable auprès des professionnels ; de nouvelles publications à destination du grand public sont en préparation.
La Banque centrale est bien présente dans la presse écrite, à la radio et à la télévision.
Les euro-news donnent une information générale sur les billets et pièces et leurs conditions d'émission.
Les premiers spots TV ont été bien accueillis.
La Banque centrale participe aux grandes foires à Luxembourg où son stand connaît un succès réconfortant.
Les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu) et de la BCE (www.euro.ecb.int) et l'infoline BCL (8002 01 01) sont de plus en plus consultés.
Certes, la pierre angulaire de la campagne est le programme de partenariat.
Il me revient de remercier nos partenaires qui sont ici représentés pour la plupart d'entre eux ; ils nous permettent de toucher les différents segments de la population.
Je remercie en particulier nos partenaires de la presse, dont le concours est essentiel.
La campagne de communication est en voie d'amplification, elle va connaître son point culminant après le 30 août prochain, quand les signes de sécurité seront rendus publics, que les premières espèces seront mises à disposition des professionnels et que le public aura encore davantage conscience du changement imminent.
Dans le courant de l'automne, à l'occasion d'expositions organisées par la BCL, le public aura la possibilité de voir réellement les nouveaux billets et pièces. Voir mais non encore toucher bien entendu.
Rappelons que l'usage des nouveaux signes monétaires n'est prévu qu'à partir du 1er janvier 2002, date officielle de leur émission.
La Banque organise aussi à partir du 1er septembre prochain un vaste programme de formation à l'intention du personnel de guichets et de caisse de tous les secteurs concernés ; il s'agit pour ces professionnels, appelés à manipuler les valeurs, de reconnaître rapidement les nouveaux signes monétaires et d'être à même de vérifier leur authenticité.
Il y aurait bien des choses à dire mais je m'en voudrais d'être plus long à ce stade pour laisser la parole aux autres intervenants. Je vous assure que nous sommes à votre disposition et vous remercie