Recensement triennal sur l'activité des marchés des changes et des produits dérivés

Les banques centrales et les autorités monétaires de 48 pays publient aujourd'hui les résultats d'un recensement triennal sur la taille et la structure de l'activité des marchés des changes et des produits dérivés échangés de gré à gré. Ces statistiques sont destinées à augmenter la transparence de ces marchés, et permettront ainsi aux banques centrales et aux intervenants dans ces marchés de mieux comprendre les évolutions et comportements des systèmes financiers globaux.

La Banque centrale du Luxembourg s'est associée à cette enquête coordonnée par la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, en invitant les 197 banques que compte la place financière du Luxembourg à rapporter leur activité sur les marchés des changes et des produits dérivés traités de gré à gré au cours du mois d'avril 2001. Les chiffres présentés ci-après sont des moyennes journalières nettes de tout double comptage au niveau national, à savoir que toute opération conclue entre deux établissements de crédit au Luxembourg est divisée par deux. Il faut se préserver de procéder à une agrégation avec d'autres pays, car les doubles comptages internationaux n'ont pas été neutralisés. La BRI effectuera une compilation des données au niveau international et en publiera les résultats au début de l'année 2002.

Tableau 1. Evolution des opérations de change et sur produits dérivés (moyennes journalières en millions USD)

Instruments	Volumes				Variations
	1992	1995	1998	2001	1992-1995	1995-1998	1998-2001
Comptant :	6 223	7 546	7 499	3 991	21%	-1%	-47pp
-résidents	11%	19%	15%	13%	9 pp	-8pp	-2pp
-non résidents	89%	81%	85%	87%	-9 pp	8pp	2pp
Terme sec :	954	1 119	1 151	992	17%	3%	-14%
-résidents	23%	37%	12%	20%	14pp	-25pp	8pp
-non résidents	77%	63%	88%	80%	-14pp	25pp	-8pp
Swaps cambistes :	6 034	10 396	13 016	7 510	72%	25%	-42%
-résidents	8%	7%	5%	2%	-1pp	-2pp	-3pp
-non résidents	92%	93%	95%	98%	1pp	2pp	3pp
Opérations traditionnelles:	13 211	19 061	21 666	12 493	44%	14%	-42%
-résidents	14%	13%	8%	7%	-1%	-5%	-1pp
-non résidents	86%	87%	92%	93%	1%	5%	1pp
Produits dérivés	-	2 021	2 539	4 516	-	26%	78%
Total	-	21 082	24 205	17 009	-	15%	-30%
pp: points de pourcentage
-: non disponible

Comme le montrent les chiffres présentés ci-dessus, le volume de l'activité de la place du Luxembourg dans les segments d'instruments traditionnels de change a atteint une moyenne journalière de près de 12,5 milliards de USD en avril 2001. Ceci représente une diminution considérable par rapport aux 21,7 milliards enregistrés en avril 1998 (- 42%), alors que l'activité s'était accrue entre 1992 et 1998. Cette tendance à la baisse s'observe dans les trois types de marchés traditionnels; si elle est d'une ampleur équivalente en ce qui concerne le change au comptant (-47 %) et les swaps cambistes (- 42%), elle est par contre beaucoup plus limitée pour le terme sec (- 14%). Trois facteurs ont joué un rôle dans le déclin assez important de l'activité sur le marché des changes enregistrée en 2001: l'introduction de l'euro, l'augmentation de l'utilisation du courtage électronique et la consolidation de l'industrie bancaire; l'introduction de l'euro a supprimé les opérations intra zone euro, qui s'élevaient approximativement à 10% des transactions nettes sur le marché des changes en 1998.

La part de marché des établissements locaux reste très réduite avec 7%, s'expliquant en partie par les nombreuses opérations que les filiales luxembourgeoises effectuent avec leur maison mère à l'étranger. Cette part chute d'un point de pourcentage entre 1998 et 2001, alors qu'elle était encore de 13% de moyenne pour l'enquête triennale du mois d'avril 1995. Il convient néanmoins de remarquer que sur le marché du terme sec, la tendance est à une hausse de la part des opérations locales, qui passent de 12% en 1998 à 20% en 2001 ; cependant, ce marché est nettement plus restreint que celui du change au comptant ou celui des swaps cambistes, et ne représente qu'un peu moins de 8% du total des marchés traditionnels.

Les produits dérivés, à savoir les swaps de devises, les options de change, les FRA (accords de taux futurs), les swaps de taux d'intérêts et les options de taux, affichent par contre une nette croissance par rapport à 1998 : + 78%, sachant que la hausse avait déjà été de 26% entre 1995 et 1998. Cette hausse, associée à la baisse sensible des marchés traditionnels, renforce nettement le poids des produits dérivés dans la totalité du marché, puisque ceux-ci représentent 26.5% en 2001 contre 10.5% en 1998.

Dans ces conditions, la baisse de l'activité sur l'ensemble des marchés s'établit à - 30%.

Tableau 2. Détail des principales devises utilisées (moyennes journalières en millions USD)

Instruments	LUF/BEF1	DEM2	USD3	EUR4	Autres paires	Total
Comptant	-	-	2677	1236	78	3991
Terme sec	-	-	690	287	15	992
Swaps cambistes	-	-	6590	908	12	7510
Total des opérations
traditionnelles 2001	-	-	9957	2431	105	12493
- en % du total	-	-	80%	19%	1%	100%
Total avril 1998	1500	2826	15103	-	2238	21667
- en % du total	7%	13%	70%	-	10%	100%
Total avril 1995	1 878	2097	14081	-	1005	19061
- en % du total	10%	11%	74%	-	5%	100%

1. LUF/BEF contre d'autres devises que le DEM ou le USD
2. DEM contre d'autres devises que le LUF/BEF ou le USD
3. USD contre d'autres devises que le EUR
4. EUR (unités monétaires des pays ayant rejoint la zone Euro) contre d'autres devises que le USD

Le USD reste la devise la plus employée avec 80% du volume des opérations concernées.

Vous trouverez un commentaire plus détaillé sur cette enquête dans le Bulletin 2001/3 de la Banque centrale du Luxembourg qui sera publié en décembre prochain. Les résultats globaux préliminaires du recensement triennal sont disponibles sur le site Internet de la BRI à l'adresse: www.bis.org/publ/rpfx01.htm

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