Prince Henri Auditoire 02 BW

Etude: impact de la conversion des prix en euros sur l'inflation

05.03.2003

Etude conjointe du département économique et statistique de la BCL et du STATEC sur l'impact de la conversion des prix en euros sur l'inflation : constat final fondé sur les évolutions des prix observées de janvier 2001 à juillet 2002

La borne supérieure de l'effet cumulé du passage vers l'euro fiduciaire est égale à 0.74 point de pourcentage pour l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), et à 0.67 point de pourcentage pour l'indice des prix à la consommation national (IPCN).

Antécédents

La Banque centrale du Luxembourg (BCL) et le Service Central de la Statistique et des Etudes Economiques (STATEC) se sont engagés dès septembre 2001 dans une étude commune avec l'objectif d'analyser et d'évaluer l'effet de l'introduction de l'euro fiduciaire. Le 7 décembre 2001 des conclusions préliminaires à cette étude ont été diffusées dans un communiqué de presse commun. Il s'agissait des résultats de simulations qui indiquaient dans le scénario le plus pessimiste un effet de 0.6 point de pourcentage pour l'IPCH et de 0.5 point de pourcentage pour l'IPCN. Pour ce scénario, les prix attractifs en LUF étaient systématiquement arrondis au prochain prix attractif supérieur en EUR.

Des résultats intermédiaires publiés (Communiqué de presse 31.07.2002) chiffraient l'effet cumulatif sur l'IPCH et l'IPCN à respectivement 0.42 et 0.36 point de pourcentage pour la période de janvier 2001 à mai 2002.

Méthodologie

L'étude conjointe a pour objectif la quantification des mouvements de prix qui sont directement liés au basculement vers l'euro, en négligeant tous les autres facteurs. Ces mouvements étant extrêmement difficiles à isoler empiriquement de l'évolution générale de l'inflation, l'estimation de l'effet de l'introduction de l'euro s'est fondée sur les changements de prix intervenus à l'occasion de la conversion des prix attractifs1 , affichés en LUF, en prix attractifs en EUR. Toutes les variations des prix attractifs ainsi observées ont été attribuées à la conversion, à l'exception toutefois de celles pour lesquelles des informations fiables prouvaient qu'elles s'expliquaient par des raisons autres que le basculement. Cette méthodologie donne des résultats correspondant à la borne supérieure de l'effet. L'effet " réel " de la conversion est inférieur au résultat obtenu, étant donné que malgré les corrections faites celui-ci continue à inclure certains mouvements de prix attribuables à d'autres facteurs que le basculement vers l'euro.

L'analyse finale est basée sur l'observation de plus de 7000 prix individuels mensuels, relevés par le STATEC pour le calcul de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) et national (IPCN). La période d'observation s'étend d'octobre 2000 jusqu'en octobre 2002. L'impact du passage à l'euro fiduciaire n'est cependant établi que pour la période de janvier 2001 à juillet 2002, les trois mois précédents et suivants étant observés à des fins de contrôle.

Echelonnement de la conversion

Le graphique 1 représente pour chaque mois la proportion des prix attractifs en LUF qui ont été convertis en prix attractifs en EUR (échelle de gauche). On remarque qu'en 2001, la part des prix attractifs en LUF qui ont été convertis en prix attractifs en EUR a été particulièrement importante aux mois de septembre et d'octobre. Par contre en novembre et décembre 2001 le processus de la conversion s'est fortement ralenti, peut-être en relation avec la sensibilisation du public et les craintes des consommateurs d'un renchérissement potentiel causé par la conversion.

En janvier 2002, environ 13% de l'ensemble des prix relevés pour l'indice des prix à la consommation ont été convertis en prix attractifs en EUR. Cette accélération de la conversion des prix n'est pas surprenante, vu les changements habituels des prix au début de chaque année. Le chiffre correspondant pour février est de 3.5%. Par la suite, la part des prix convertis mensuellement en prix attractifs en euro s'est estompée de manière lente mais continue ; en cumulé, le taux de conversion a atteint 38% en juillet 2002.

Graphique 1 : La proportion des prix attractifs en LUF convertis en prix attractifs en EUR

Importance de l'effet du basculement vers l'euro

Les graphiques 2 et 3 illustrent l'étendue estimée des effets dont la cause est le passage à l'euro fiduciaire.

Graphique 2 : L'effet sur l'IPCH

Graphique 3 : L'effet sur l'IPCN

L'effet cumulatif sur l'IPCH et l'IPCN est de respectivement 0.74 et 0.67 point de pourcentage. Les différences dans les résultats selon qu'il s'agit de l'IPCH ou de l'IPCN sont dues au fait que les pondérations de certains biens et services qui contribuent fortement à l'effet du basculement, comme par exemple ceux la catégorie " Hôtels, cafés, restaurants ", sont moins importantes dans l'IPCN que dans l'IPCH, qui inclut les dépenses de consommation des non-résidants. Pendant la seule période de janvier 2002 à juillet 2002, l'effet cumulé se monterait à 0.46 point de pourcentage pour l'IPCH et 0.44 point de pourcentage pour l'IPCN.

Tableau 1 : Effets du basculement vers l'euro par mois, en %

Impact du basculement par division de l'indice

La distribution des effets cumulés du basculement vers l'euro selon les principales divisions de l'indice est indiquée au tableau 2. La catégorie "Produits alimentaires et boissons non alcoolisées" contribue respectivement à concurrence de 0.09 et 0.12 point de pourcentage à l'effet euro dans l'IPCH et l'IPCN, alors que le sous-indice "Boissons alcoolisées et tabac" contribue à concurrence de 0.08 et 0.01 point de pourcentage. La grande différence entre IPCH et IPCN s'explique par la différence de la pondération des produits de tabac, qui est plus de cinq fois plus grande dans l'IPCH que dans l'IPCN. Les divisions "Hôtels, cafés et restaurants" et "Loisirs, spectacles et culture" représentent les deux autres catégories où les changements des prix dus au basculement vers l'euro contribuent de manière significative à l'effet cumulé total.

Tableau 2: Effet cumulé par division de l'indice de janvier 2001 à juillet 2002

Publié conjointement par:

 

 

Tél: 478 - 4219/4244
Télécopie: 46 42 89
info@statec.etat.lu
www.statec.lu

Département économique et statistique
Fax.: +352 4774-4920
mes@bcl.lu