Film sur les missions et activités de la BCL
Voeux du Président de la BCL pour l'année 2007
L’élargissement est un défi pour l’Union et ses Etats membres. Il s’inscrit dans cette mondialisation qui constitue un formidable challenge pour une économie ouverte comme celle du Luxembourg.
Tout comme l’élargissement impose un approfondissement, la mondialisation impose un repositionnement.
Depuis l’introduction de l’euro en 1999, la stabilité des prix a été maintenue et la création d’emplois s’est accélérée. Ainsi 11,7 millions d’emplois ont été créés ces huit dernières années, contre seulement 2,7 millions les huit années précédant l’introduction de l’euro.
En 2006, l’économie de la zone euro a retrouvé un nouveau souffle et la croissance est estimée à 2,5 - 2,9 % en termes réels. Le dynamisme de cette croissance et d’amples liquidités monétaires augmentent les risques d’inflation. Pour maintenir la stabilité des prix, le Conseil des gouverneurs de la BCE a graduellement relevé le taux des opérations principales de refinancement jusqu’à 3,50%. Néanmoins, les taux directeurs de l’Eurosystème restent bas en termes historiques et sa politique monétaire accommodante.
Ce contexte économique favorable devrait être mis à profit pour mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour étayer la croissance et l’emploi de demain et afin de stimuler la productivité. Dans la zone euro les gains de productivité se sont amenuisés au fil de ces 15 dernières années. En cause est notamment la faiblesse des investissements, qui ont été insuffisants pour permettre une rapide adoption de nouvelles technologies d’information et de communication. Ce ralentissement des gains de productivité, conjointement avec des chocs de l’offre tels l’augmentation des prix du pétrole, ont non seulement nui à la compétitivité de la zone euro mais ont également accentué la hausse des prix. Une flexibilité accrue est requise dans le domaine des biens, des services et du marché du travail afin d’inciter les entreprises à investir et de stimuler ainsi la productivité et la croissance.
La politique monétaire ne saurait se substituer à des politiques structurelles. Elle peut créer un environnement propice à la croissance économique et à l’investissement en assurant la stabilité de prix et en réduisant ainsi la prime de risque sur les taux d’intérêt. En revanche, toute tentative de stimuler la croissance par le biais d’une politique monétaire expansionniste est vouée à l’échec. Elle résulterait inéluctablement en une inflation et des taux d’intérêt plus élevés ainsi qu’à davantage d’incertitude. En définitive, une politique monétaire expansionniste irait donc à l’encontre du but recherché.
Le Luxembourg devrait connaître une croissance de 5 à 5,6% en 2006, contre 4% en 2005, mais dans notre pays des réformes structurelles s’imposent également. Le taux de chômage reste orienté à la hausse et pourrait, selon les projections de la BCL se rapprocher des 5% en 2008. L’évolution des prix, supérieure une fois de plus à la moyenne de la zone euro et à celle des pays limitrophes, nuit à la compétitivité de l’économie nationale. Selon les prévisions de la BCL, le déficit budgétaire devrait atteindre 1,5% du PIB en 2006 avant de tomber à 0,4% du PIB en 2008. Le Luxembourg, selon un rapport de la Commission européenne est le pays avec le tax gap – l’écart entre le ratio impôts/PIB actuel et le ratio impôts/PIB nécessaire pour assurer la viabilité à long terme des finances publiques- le plus important. Par conséquent, les finances publiques, et plus particulièrement les régimes de pension, devront également faire l’objet d’une vigilance permanente.
La désignation du Luxembourg et de la Grande Région comme Capitale européenne de la Culture 2007 confirme la vitalité de cette partie de l’Europe. La Grande Région constitue déjà une entité économique et sociale. L’année 2007 lui permettra de mettre en valeur son riche patrimoine culturel et humain. Dans ce contexte, la BCL est heureuse d’inaugurer en janvier 2007 son exposition « Monnaies grecques - Monnaies celtes » qui rejoint, à sa façon, le thème « Les migrations », retenu par le Luxembourg comme fil conducteur de l’année culturelle.
Avec ce message d’espoir et d’appel à la vigilance, j’exprime mes meilleurs vœux à tous et à chacun.