Balance des paiements du Luxembourg au cours de l’année 2006

12.04.2007

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Légère amélioration de l’excédent courant

La BCL et le STATEC font savoir que la balance courante de l’année 2006 se solde par un excédent qui se chiffre à 3,5 milliards d’euros, soit une amélioration de 7% par rapport au résultat de l’année précédente. Cette évolution du solde courant est la résultante d’évolutions fort divergentes des soldes partiels.

L’amélioration substantielle de l’excédent des échanges de services (16,56 milliards d’euros, contre 13,08 milliards en 2005) a permis de compenser l’aggravation du déficit des revenus (de 5,6 milliards d’euros à 8,3 milliards) et celle du solde négatif des transferts (de 0,91 milliard d’euros à 1,34 milliard).

L’évolution très favorable des échanges de services est essentiellement due à la très bonne performance de la gestion des organismes de placement collectif (OPC). Les recettes en matière de prestations de services financiers ont ainsi progressé de quelque 34% et ont généré un solde positif de 13 milliards d’euros, contre 9,7 milliards en 2005. Les échanges internationaux d’autres services se sont également soldés par un excédent, mais celui-ci n’est qu’en faible progression (3,5 milliards d’euros en 2006, contre 3,4 milliards l’année précédente).

La nette détérioration (de 2,7 milliards d’euros) du solde des revenus s’explique essentiellement par la rémunération des facteurs de production étrangers qui ont largement contribué à l’évolution favorable de la production et des exportations de biens et services. Ainsi la croissance continue du nombre des salariés frontaliers a entraîné une augmentation des versements nets de salaires à l’étranger de quelque 0,54 milliard d’euros. Par ailleurs, les résultats très favorables dégagés en 2005 et 2006 - principalement dans le secteur financier - ont donné lieu à une attribution des bénéfices aux détenteurs étrangers des capitaux de ces sociétés. Aussi le revenu des investissements directs laisse-t-il un déficit record de 6,9 milliards d’euros, contre 5,1 en 2005.

La nouvelle dégradation du solde des transferts courants est notamment à mettre en relation avec la réallocation des revenus monétaires au sein de l’Eurosystème. Rappelons que ce transfert a une contrepartie dans d’autres rubriques de la balance des paiements, notamment de la balance courante sous forme d’intérêts perçus par les établissements de crédit résidents qui prêtent aux non-résidents une partie des fonds que la BCL met à leur disposition dans le cadre des opérations de politique monétaire.

Grâce à la forte progression des exportations de marchandises (+13% en valeur), le taux de couverture des échanges de biens s’est légèrement amélioré pour passer de 78% à 80% en 2006. Le déficit commercial se chiffre à 3,4 milliards d’euros.

Baisse des sorties nettes dans le compte financier

Le compte financier du Luxembourg s’est soldé par une exportation nette de capitaux de 3,3 milliards d’euros sur toute l’année 2006 contre 4 milliards en 2005. Au niveau de différentes composantes du compte financier, les investissements directs, les investissements de portefeuille et les produits financiers dérivés se sont soldés par des entrées nettes respectives de 15,6 milliards, de 56,3 milliards et de 8 milliards d’euros. Ces entrées nettes ont été toutefois compensées par des sorties nettes d’environs 80 milliards d’euros enregistrées sous forme d’autres investissements.

En 2006, les investissements directs étrangers au Luxembourg ont totalisé 77,3 milliards d’euros contre 65 milliards pour les investissements luxembourgeois à l’étranger. Les entrées nettes de 15,6 milliards d’euros sur opérations en capital correspondent essentiellement à l’acquisition d’Arcelor par le groupe Mittal (volet cash et volet échange d’actions). Ces entrées ont été partiellement compensées par des sorties nettes de 3,3 milliards sous forme des prêts consentis par les entreprises luxembourgeoises à leurs affiliés non-résidents.

Dans les investissements de portefeuille, les entrées nettes de fonds (56,3 milliards d’euros) ont été occasionnées essentiellement par les souscriptions des non-résidents aux parts d’OPC. De leur côté les titres de créance ont enregistré des sorties nettes de 37,8 milliards d’euros.

La forte hausse des sorties nettes d’autres investissements, qui sont passés de 34 milliards en 2005 à 80 milliards en 2006, est attribuée en grande partie aux autres secteurs (OPC non-monétaires pour l’essentiel) et dans une moindre mesure aux institutions financières monétaires qui ont accru leurs avoirs nets sur le reste du monde.

Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu) et du STATEC (www.statec.lu).

Tableau : Balance des paiements du Luxembourg ⁽¹⁾

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