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Balance des paiements du Luxembourg au cours des trois premiers trimestres de l’année 2008
08.01.2009
Recul de l’excédent courant
Cette dégradation s’explique essentiellement par une détérioration marquée du déficit laissé par les opérations sur biens qui passe de 2,4 milliards en 2007 à 3,1 milliards en 2008. Outre le renchérissement des importations de produits énergétiques, des acquisitions nettes d’or non-monétaire, essentiellement à la fin du troisième trimestre de 2008, ont contribué à l’aggravation du déficit commercial.
L’excédent des échanges extérieurs de services pour sa part a connu une stagnation (quelque 14,5 milliards d’euros). Sous l’effet de la crise financière internationale les exportations de services financiers ont connu, essentiellement au troisième trimestre, une baisse (de plus de 10%) de sorte que l’excédent des services financiers dégagé sur les neuf premiers mois de 2008 est en diminution de quelque 350 millions d’euros par rapport à 2007. A l’opposé les exportations des services autres que financiers ont continué à progresser et leur solde positif s’améliore sur cette même période de presque 390 millions d’euros.
La croissance continue du nombre de salariés frontaliers (environ 149 000 à fin septembre 2008) a entraîné une augmentation des versements de rémunération à l’étranger de 11% engendrant une détérioration du solde de la rémunération des salariés d’environ 500 millions d’euros. Par contre, sous l’effet d’une marge sur intérêts des établissements de crédit en nette progression, le déficit du revenu des investissements s’est rétréci de 531 millions d’euros, passant de 4,4 milliards d’euros à 3,9 milliards.
Le solde des transferts courants connait une nouvelle dégradation et s’élève à 1,6 milliard d’euros. Cette évolution trouve son origine, pour partie, dans la réallocation des revenus monétaires au sein de l’Eurosystème, ce qui traduit en fait une augmentation des mises à disposition de fonds par la BCL au secteur bancaire national dans le cadre des opérations de politique monétaire.
Sortie nette de capitaux dans le compte financier
Les transactions financières avec le reste du monde se sont soldées par une sortie nette de capitaux de 2,3 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2008. Dans les différentes composantes du compte financier, les flux d’investissements de portefeuille se sont soldés par des entrées nettes de 29 milliards d’euros tandis que les investissements directs, les produits financiers dérivés et les autres investissements ont enregistré des sorties nettes respectives de 11 milliards, de 8 milliards et de 12 milliards d’euros.
Dans les investissements de portefeuille, la crise financière internationale a eu d’importantes répercussions sur les titres de participation dont les transactions se sont soldées par des entrées nettes en forte baisse à 34 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2008, contre 154 milliards sur la même période de 2007. Du côté des engagements, les non-résidents ont procédé à d’importantes ventes nettes de titres émis par le Luxembourg (essentiellement des parts d’OPC), occasionnant des sorties nettes de 12,4 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2008, comparées aux entrées nettes de 182,5 milliards sur la même période de 2007. La décomposition des flux par trimestre montre que les sorties nettes se sont déroulées surtout au troisième trimestre de 2008 (à concurrence de 26 milliards), lorsque les turbulences financières se sont intensifiées. Du côté des avoirs, les ventes nettes d’actions étrangères par les résidents ont été plus importantes (+46 milliards sur les trois premiers trimestres de 2008). Au total les flux sur titres de participation se sont donc soldés par des entrées nettes de 34 milliards d’euros étant donné que les ventes nettes, par les résidents, de titres étrangers ont dépassé les rapatriements des fonds des non-résidents.
En ce qui concerne les titres de créance, sur les trois premiers trimestres de 2008, les résidents ont placé 15 milliards d’euros dans les titres étrangers (contre 71 milliards sur la période correspondante de 2007), essentiellement dans les instruments du marché monétaire, au détriment des obligations qui ont subi des ventes nettes. Les placements des non-résidents dans les titres de créance luxembourgeois (essentiellement dans les obligations) ont été moins importants (+10 milliards d’euros). Les transactions sur titres de créance se sont en conséquence soldées par des sorties nettes (5 milliards).
Les sorties nettes d’investissements directs ont porté sur les participations au capital social (71 milliards d’euros) qui ont néanmoins été partiellement compensées par les entrées nettes (60 milliards) sur les prêts intra-groupes. Dans les autres investissements (prêt et dépôts classiques), les sorties nettes de 12 milliards d’euros sont attribuées essentiellement aux institutions financières monétaires (BCL exclue).
