Film sur les missions et activités de la BCL
Commentaires sur les comptes et résultats financiers 2008 de la Banque centrale du Luxembourg
En date du 12 mars 2009 le Conseil de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a approuvé les comptes financiers certifiés de la BCL pour l’exercice se terminant le 31 décembre 2008.
Au cours de l’année 2008 l’intensification de la crise financière a entraîné un degré accru d’intermédiation des banques centrales de l’Eurosystème dans le but d’assurer un soutien au secteur financier et, par lui, à l’économie dans son ensemble. La BCL a ainsi fortement développé son rôle de contrepartie des banques commerciales dans les opérations quotidiennes et a vu sa somme de bilan progresser de 71% (100,6 milliards d’euros en 2008 contre 59,0 milliards d’euros en 2007).
A l’actif du bilan les concours aux contreparties du secteur financier, en particulier, sont en augmentation et représentent un montant de 40 081 millions d’euros contre 32 915 millions d’euros en 2007. La BCL reste la troisième banque centrale nationale en ordre d’importance en ce qui concerne l’attribution de liquidités dans l’Eurosystème.
Les banques luxembourgeoises ont également participé massivement aux mises à disposition en USD accordées par l’Eurosystème. Ces opérations représentent la majeure partie des créances en devises sur des résidents de la zone Euro qui sont passées de 1 306 millions d’euros fin 2007 à 10 826 millions d’euros fin 2008.
Au passif du bilan, le volume des engagements en euro envers les contreparties du secteur financier de la zone euro a augmenté de 322 % d’une clôture à l’autre, pour passer de 10 780 millions d’euros en 2007 à 45 532 millions d’euros en 2008.
Par ailleurs, les billets en circulation, qui correspondent à la part luxembourgeoise des billets en euros mis en circulation s’élèvent à 1 587 millions d’euros (contre 1 414 millions d’euros en 2007).
En tant que membre de l’Eurosystème, la BCL maintient d’importantes relations avec les autres banques centrales européennes.
Le volume d’affaires accru va de pair avec des revenus plus élevés. C’est ainsi que la marge sur intérêts passe de 137 millions d’euros en 2007 à 231 millions d’euros en 2008 ce qui représente une augmentation de 69%.
A coté de revenus plus élevés, l’augmentation de l’activité a cependant également induit un niveau plus élevé de risque. Dans l’environnement économique actuel cette augmentation des risques est inévitable et elle découle de la nature même des activités des banques centrales qui doivent remplir leur mission d’assurer la stabilité financière.
Le résultat des opérations financières, corrections de valeur et provisions s’est en conséquence détérioré en 2008 pour passer à -134 millions d’euros (contre -82 millions d’euros en 2007).
Le niveau élevé des corrections de valeur découle également des directives qui sont applicables au sein de l’Eurosystème et qui sont guidées par le principe de prudence. En vertu de ce principe, la politique comptable de la BCL prend en résultat les moins-values non-réalisées sur titres et devises mais ne permet pas de prendre en résultat les plus-values non-réalisées correspondantes. Ces plus-values non-réalisées sont neutralisées au bilan.
Par ailleurs, les corrections de valeur représentent en très grande partie des moins-values d’évaluation qui ne sont pas réalisées. Elles ne revêtent pas de caractère définitif et on peut estimer que leurs recouvrements ultérieurs contribueront au renforcement de la situation financière de la BCL.
A l’automne 2008, en raison des évolutions exceptionnelles sur les marchés financiers, des établissements financiers qui s’étaient refinancés dans l’Eurosystème ont été déclarés en défaut de paiement. Les opérations de politique monétaire en question avaient été exécutées par la Deutsche Bundesbank, la BCL et la Nederlandsche Bank pour le compte de l’Eurosystème en totale conformité avec les règles et les procédures du système. Les contreparties avaient constitué des garanties conformément aux règles en vigueur. La réalisation de ces garanties se fait compte tenu de l’état actuel du marché et de la situation juridique particulière de chacune des contreparties.
Le Conseil des Gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé que si un éventuel découvert devait se matérialiser, celui-ci serait partagé par les banques centrales de l’Eurosystème conformément à leurs clés du capital dans la BCE. Dans ce contexte le Conseil des Gouverneurs a estimé qu’il est approprié de constituer, en vertu du principe de prudence, un fonds de sécurité d’un montant total de 5,7 milliards d’euros. La part de la BCL dans ce fonds de sécurité s’élève à 13 millions d’euros au 31 décembre 2008.
Le total des frais de la BCL s’élève à 44 millions d’euros en 2008 contre 38 millions d’euros en 2007. Cet accroissement s’explique par une augmentation des frais de personnel pour 2,3 millions d’euros et par une augmentation des autres frais pour 4,1 millions d’euros.
Les frais de personnel sont en augmentation de 10,8% à cause des automatismes inhérents à la structure des salaires et en fonction de l’augmentation des effectifs.
Les autres frais incluent un ajustement du fonds de pension pour 4,1 millions d’euros.
La BCL employait 241 personnes fin 2008 en augmentation par rapport aux 222 personnes l’année précédente suite à l’extension de ses missions et de ses activités.
Le résultat net de la BCL s’élève à 2,8 millions d’euros au 31 décembre 2008 contre 4,4 millions d’euros au 31 décembre 2007.
Le cash-flow de la BCL a augmenté de 49% pour passer de 93,7 millions d’euros en 2007 à 139,2 millions d’euros en 2008.
Au 1er janvier 2009, consécutivement à la revue quinquennale des clés de participation dans l’Eurosystème et à l’entrée de la Slovaquie dans le système, la clé de la BCL est passée de 0,22598% à 0,25032%.
Au cours de l’exercice 2008, de nouvelles missions ont été attribuées à la BCL. La BCL est désormais notamment en charge de la surveillance de la situation générale de la liquidité sur les marchés ainsi que de l’évaluation des opérateurs de marché à cet égard.
De plus la BCL a aussi pleinement assumé son rôle dans le financement des obligations d’ordre monétaire au niveau européen et international. Elle entend ainsi participer à la stabilisation du système financier et aux efforts de restaurer son fonctionnement efficace d’allocation du crédit et de canal de transmission monétaire.