Prince Henri Auditoire 02 BW

Commentaires sur les comptes et résultats financiers 2009 de la Banque centrale du Luxembourg

25.03.2010
En date du 25 mars 2010 le Conseil de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a approuvé les comptes financiers certifiés de la BCL pour l’exercice se terminant le 31 décembre 2009.

En 2009, le volume d’affaires de la BCL et la structure de son bilan ont évolué en fonction du développement des conditions prévalant sur les marchés financiers. L’accalmie constatée à partir de la fin du premier trimestre de l’année 2009 s’est répercutée sur les états financiers de la banque centrale. La BCL, en tant que contrepartie des banques commerciales dans leurs opérations quotidiennes, a été moins sollicitée qu’à la fin de 2008, point culminant de la crise financière.

Le volume d’affaires de la BCL témoigne de cette évolution. Ayant dépassé les 100 milliards d’euros à la fin de 2008, le total du bilan est revenu à 77 milliards d’euros à la clôture 2009.

A l’actif du bilan, on note que le volume des opérations de politique monétaire a considérablement diminué par rapport à une année 2008 qui était exceptionnelle. Les banques commerciales luxembourgeoises ont surtout eu un besoin très peu prononcé en matière de refinancement à court terme auprès de l’Eurosystème. Le besoin de refinancement à long terme s’est maintenu à un niveau beaucoup plus élevé. Au total les concours aux établissements de crédit ne représentent qu’un montant de 15.156 millions d’euros contre 40.081 millions d’euros en 2008. En 2009, la BCL était la sixième banque centrale nationale en ordre d’importance en ce qui concerne l’attribution de liquidités dans l’Eurosystème.

Du fait de la confiance retrouvée sur le marché interbancaire, les banques commerciales luxembourgeoises ne se sont plus procuré de devises étrangères auprès de la banque centrale en fin 2009.

En contrepartie, les banques luxembourgeoises ont eu un plus large recours aux refinancements auprès d’autres banques de la zone euro. Le poste « Créances envers l’Eurosystème (net) » est ainsi en augmentation et représente une créance de la BCL de 52.456 millions d’euros au 31 décembre 2009 contre 42.067 millions d’euros en 2008.

Par ailleurs et à la suite d’une décision du Conseil des Gouverneurs, la BCE et les BCNs ont commencé à acheter, à partir de juillet 2009, des titres dans la zone euro dans le cadre d’un programme d’achat d’obligations sécurisées (« covered bonds »). Les titres détenus par la BCL à des fins de politique monétaire s’élèvent à 45,3 millions d’euros.

Au passif du bilan, le volume des engagements en euros envers les contreparties du secteur financier de la zone euro a diminué de 70% d’une clôture à l’autre, pour passer de 45.532 millions d’euros en 2008 à 13.489 millions d’euros en 2009. Le poste est revenu à un niveau plus normal en raison de la confiance retrouvée entre contreparties bancaires du secteur privé.

Par ailleurs, les billets en circulation, qui correspondent à la part luxembourgeoise des billets en euros émis s’élèvent à 1.859 millions d’euros (contre 1.586 millions d’euros en 2008).

En 2009, le capital de la Banque est passé de 25 millions d’euros à 175 millions d’euros par incorporation de réserves.

Il est à ajouter que dans le contexte des mesures prises au niveau international dans le but de gérer la crise financière, les opérations de la BCL avec le FMI ont été étendues. En tant que membre de l’Eurosystème, la BCL maintient en outre d’importantes relations avec les autres banques centrales européennes.

L’amélioration du climat économique et financier va de pair avec des revenus plus élevés. C’est ainsi que la marge sur intérêts passe de 231 millions d’euros en 2008 à 250 millions d’euros en 2009 ce qui représente une augmentation de 8%. Cette augmentation de la marge sur intérêts reflète pour l’essentiel une marge accrue sur le portefeuille-titres.

On peut relever en outre une amélioration sensible du résultat réalisé sur opérations financières et un redressement au niveau des corrections de valeur.

Ces corrections de valeur sont à voir en relation avec le poste des réévaluations au passif du bilan. L’évolution de ces postes découle des directives qui sont applicables au sein de l’Eurosystème et qui sont guidées par le principe de prudence. En vertu de ce principe, la politique comptable de la BCL prend en résultat les moins-values non-réalisées sur titres et devises mais ne permet pas de prendre en résultat les plus-values non-réalisées correspondantes. Ces plus-values non-réalisées sont neutralisées au bilan. Les corrections de valeur représentent des moins-values d’évaluation qui ne sont pas réalisées et qui ne revêtent pas de caractère définitif.

L’évolution favorable décrite ci-dessus a mis la BCL en mesure d’effectuer une dotation importante aux provisions pour risque de change et de marché et à augmenter ainsi ses passifs non exigibles.

En 2009, la situation relative aux créances sur des établissements déclarés en défaut de paiement et reclassées en autres actifs, s’est améliorée en raison notamment de la reprise constatée sur les marchés de crédit et des ABS ainsi que des remboursements et de la réalisation de garanties. La part de la BCL dans le fonds de sécurité constitué dans ce contexte en vertu du principe de prudence, a pu être réduite.

Le total des frais s’élève à 46,9 millions d’euros en 2009 contre 44,3 millions d’euros en 2008. Cet accroissement s’explique par une augmentation des frais de personnel de 2,6 millions d’euros. Les frais de personnel sont en augmentation de 11,3% suite aux automatismes inhérents à la structure des salaires et à l’augmentation des effectifs.

La BCL employait 250 personnes fin 2009 en augmentation par rapport aux 241 personnes l’année précédente suite à l’extension de ses missions et de ses activités.

Le résultat net de la BCL s’élève à 6,8 millions d’euros au 31 décembre 2009 contre 2,8 millions d’euros au 31 décembre 2008. Au titre de l’exercice 2009, la BCE a versé à la BCL un dividende de 2,2 millions d’euros.

Le cash-flow de la BCL a augmenté de 38% pour passer de 139,2 millions d’euros en 2008 à 191,7 millions d’euros en 2009.

Pour l’avenir proche, le but primordial de la Banque centrale est son intégration dans le futur cadre institutionnel tant national qu’international qui doit garantir de façon durable la stabilité et le bon fonctionnement des marchés financiers. Il convient de continuer à développer les missions de surveillance prudentielle de la liquidité et des opérateurs de marché. Pour relever ces défis plus efficacement la Banque centrale devrait disposer d'une dotation en fonds propres plus appropriée.

Annexes :

- Bilan de la BCL au 31 décembre 2009

- Compte de profits et pertes de la BCL au 31 décembre 2009

- Hors-bilan de la BCL au 31 décembre 2009