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Publication du cahier d’études n°48: Downward wage rigidity and automatic wage indexation: Evidence from monthly micro wage data
Auteurs:
Ces dernières années, la rigidité des salaires a attiré l’attention des économistes ainsi que de la politique monétaire. Au niveau théorique, la littérature néokeynésienne a réaffirmé le rôle de la rigidité des salaires et la pertinence du recours aux micro-données. En effet, en contraignant l’ajustement des salaires, la rigidité des salaires peut être une source de chômage. De plus, étant donné qu’un taux d’inflation modéré permet une réduction des salaires réels, le taux d’inflation optimal est d’autant plus élevé que le degré de rigidité nominale des salaires est important. Tandis que l’importance des rigidités de salaires est largement reconnue d’un point de vue théorique, l’analyse microéconomique empirique suggère un niveau d’hétérogénéité élevé quant au degré de rigidités des salaires non seulement à travers différents pays, mais également selon différentes bases de données au sein d’un seul pays. Une première source potentielle de l’écart important en matière de rigidité de salaires obtenu entre différents pays est liée aux aspects institutionnels très différents des marchés de l’emploi nationaux. De plus, l’écart important du degré de rigidité des salaires au sein d’un seul pays est souvent le résultat d’erreurs de mesure.
Les résultats sont en résumé les suivants:
Premièrement, la base de données est sujette à deux types d’erreurs de mesure qui peuvent biaiser à la baisse le degré de rigidité des salaires. Tandis que la fréquence d’une diminution des salaires nominaux n’est pas négligeable selon les données brutes, les trois approches utilisées afin d’identifier et de limiter les erreurs de mesure suggèrent qu’une variation annuelle négative des salaires est très rare.
Deuxièmement, et contrairement aux résultats pour d’autres pays, la distribution du changement annuel des salaires révèle une forte concentration de la variation des salaires autour de 2.5% alors que le nombre d’augmentations de salaires inférieures au taux d’augmentation stipulé par le mécanisme de l’indexation automatique (2.5%) est très faible. Par conséquent, le degré de rigidité réelle des salaires à la baisse au Luxembourg est nettement plus élevé que dans les autres pays étudiés dans le cadre de l’IWFP.
Troisièmement, ces résultats sont robustes par rapport à la procédure utilisée pour identifier et limiter l’erreur de mesure et par rapport aux deux procédures d’estimation de la rigidité des salaires employées dans le cahier.
Quatrièmement, nous ne constatons qu’un écart limité entre les trois statuts et les secteurs de l’économie au niveau de la fréquence d’une diminution des salaires. Ainsi, notre analyse suggère que la rigidité réelle des salaires à la baisse très répandue au Luxembourg est le résultat d’un facteur essentiellement commun à l’économie entière (plutôt que des facteurs spécifiques à l’entreprise). Nous montrons que l’indexation automatique a des implications importantes pour la distribution de la variation des salaires et la rigidité réelle des salaires. La confirmation de ces résultats en incorporant les années les plus récentes durant lesquelles l’économie luxembourgeoise a été confrontée à une crise majeure sera l’objectif d’une future recherche.