Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n°120 - What Place does Luxembourg hold in Global Value Chains?

12.04.2018

Auteur : Gabriele Di Filippo 

Au cours des dernières décennies, le paradigme du commerce international a changé. L’abaissement des barrières commerciales ainsi que les réductions des coûts de transport et de communication ont permis aux producteurs et notamment aux entreprises multinationales de localiser les différentes étapes de production d’un produit dans différents sites à travers le monde, en fonction de leur avantage concurrentiel. Le processus de production est ainsi devenu plus fragmenté géographiquement et verticalement, donnant naissance à des chaînes de valeur mondiales (en anglais, global value chains ou GVC). Dans ces chaînes de production, les produits intermédiaires sont exportés plusieurs fois entre pays, chaque pays exportateur apportant une valeur ajoutée dans la conception du produit - souvent en fonction de sa spécialisation – jusqu’à ce que le produit soit finalement importé pour la consommation finale. Les GVC sont devenues une caractéristique proéminente du commerce international, comme en témoigne la progression substantielle des flux commerciaux de produits intermédiaires au niveau mondial par rapport aux flux commerciaux de produits finis.

Dans un tel contexte, le document analyse la place du Luxembourg - une petite économie ouverte - dans le réseau mondial des chaînes de valeur. A cette fin, le document s’appuie notamment sur des données de commerce extérieur en valeur ajoutée (en anglais, trade in value added) extraites des tableaux d’entrées-sorties inter-pays fournis par l’OCDE et disponibles sur la période 1995-2011. Le document entreprend une analyse multiforme en analysant le rôle joué par le Luxembourg dans les GVC au sein d’un échantillon de 50 économies avancées et émergentes, au niveau du pays, au niveau sectoriel et à travers le temps.

Les résultats montrent que le Luxembourg joue un rôle important dans les chaînes de valeur mondiales, comme en témoignent les fortes interconnexions avec ses pays partenaires en amont et en aval des chaînes de valeur mondiales. Dans ces dernières, le Luxembourg importe plus de valeur ajoutée étrangère qu’il n’exporte de valeur ajoutée domestique. C’est généralement le cas des petites économies ouvertes qui, compte tenu de leur taille, s’appuient généralement plus sur l’importation de produits intermédiaires en provenance de l’étranger dans les GVC. A contrario, dans les grandes économies développées, une part plus importante de produits intermédiaires est produite au niveau domestique, étant donné que leur taille leur permet d’avoir des chaînes de production domestiques plus longues.

Au sein des GVC, la majeure partie des partenaires commerciaux du Luxembourg est située en Europe de l’Ouest, ce qui suggère que le réseau des chaînes de valeur est plutôt régional que mondial. Malgré cela, la part des pays émergents d’Asie de l’Est et d’Europe de l’Est - bien que relativement faible par rapport aux économies avancées - augmente au cours de la période analysée. Une observation similaire prévaut pour la ventilation géographique de l’origine (la destination) de la valeur ajoutée pour la demande finale domestique (étrangère) de produits finis, à la fin des chaînes de valeur.

Enfin, l’analyse montre que le Luxembourg possède un avantage comparatif sur les chaînes de valeur mondiales dans le secteur de la finance et de l’assurance. C’est de ce dernier secteur que provient la part la plus importante de valeur ajoutée du Luxembourg émanant de sa participation aux chaînes de valeur mondiales. 

Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème. 

Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL à cette page.