Prince Henri Auditoire 02 BW

Balance des paiements du Luxembourg au premier trimestre 2020

26.06.2020

La Banque centrale du Luxembourg (BCL) et le STATEC font savoir que, d’après les premiers résultats provisoires, le compte courant du premier trimestre 2020 s’est soldé par un excédent de 956 millions d’euros, soit une hausse de plus de 3 milliards par rapport à la même période de l’année précédente. Cette évolution s’explique principalement par les revenus d’investissements, qui peuvent fortement fluctuer d’un trimestre à l’autre.

Le déficit des biens s’est établi à -237 millions d’euros et ne s’est que légèrement creusé au premier trimestre 2020 (-58 millions). Au niveau des exportations et importations de biens cependant, on constate des baisses sensibles. D’abord, ce sont les exportations nettes de négoce international (achats et ventes de biens sans passage par le Luxembourg) qui ont chuté de près de 9% (-121 millions d’euros). Au niveau des marchandises générales (c.-à-d. hors négoce), le repli des exportations a frôlé les 10% (-381 millions d’euros) et a surtout concerné les articles manufacturés, machines et équipements. Quant aux importations, qui ont plongé de 8.2% (-445 millions d’euros), presque tous les produits ont été touchés par la baisse. Les importations ont été plus impactées que les exportations à cause notamment des produits pétroliers pour lesquels la baisse des prix s’est ajoutée à celles des volumes.

Le solde des échanges internationaux de services était en baisse de près de 2% au premier trimestre 2020 (-114 millions d’euros), alors que les exportations et importations n’ont varié que très faiblement (avec respectivement -0.4 et 0.1%). Au niveau des sous-rubriques cependant, les évolutions étaient plus contrastées. Les échanges de services non financiers étaient en forte baisse, tant pour les exportations (-6%) que pour les importations (-5.6%). Ce sont notamment les services personnels, culturels et relatifs aux loisirs, les autres services aux entreprises ainsi que les frais pour usage de la propriété intellectuelle qui étaient en baisse. Les échanges internationaux de services financiers, quant à eux, étaient en forte hausse, avec +4.3% pour les exportations et +6% pour les importations. Cette évolution s’explique par l’appréciation sensible des actifs moyens gérés par les fonds d’investissement au cours de la période sous revue (+6.2%), et ce malgré la forte baisse en mars 2020 due au choc sur les marchés financiers, en lien avec la crise sanitaire.

Dans le compte financier, au premier trimestre 2020, les flux d’investissements directs sont restés caractérisés par des opérations de désinvestissement tant pour les avoirs (-95 milliards d’euros) que pour les engagements (-79 milliards d’euros). Ces opérations ont concerné quelques SOPARFI, qui ont poursuivi leurs opérations de restructuration, de cessation ou de délocalisation de leurs activités.

Concernant les investissements de portefeuille, dans un contexte de chute des cours boursiers consécutive à la pandémie du Covid-19, les non-résidents se sont détournés des actions luxembourgeoises (parts d’OPC en grande partie) qui ont subi de ventes nettes de 68 milliards d’euros au premier trimestre 2020. Les titres de dette luxembourgeois ont également subi des ventes nettes de 25 milliards d’euros au premier trimestre 2020. De leur côté, les résidents luxembourgeois ont réduit leurs placements dans les titres étrangers de participation qui se sont soldées par des ventes nettes de 58 milliards d’euros au premier trimestre 2020. De même, les titres de dette étrangers ont subi des ventes nettes à concurrence de 111 milliards d’euros sur la même période. Les flux d’investissements de portefeuille se sont ainsi soldés par des entrées nettes de capitaux de 75 milliards d’euros au premier trimestre 2020.

Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu) et du STATEC (www.statistiques.public.lu). 

Tableau : Balance des paiements du Luxembourg

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