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Publication du Cahier d’études n° 153: Learning, expectations and monetary policy
Auteur: Pablo GARCIA
Les décisions de politique monétaire sont perçues par le public avec un niveau d'incertitude qui varie à travers le temps, ce qui a des conséquences pour les cycles économiques. Au cours des dernières années, de nombreuses études ont démontré que le niveau d’activité économique tend à diminuer quand cette incertitude est plus grande.
Ce papier propose une explication théorique pour ces contractions économiques à travers une version du modèle keynésien dans laquelle les ménages et les entreprises ont une connaissance imparfaite de la fonction de réaction de la banque centrale. Cette dernière alterne entre des périodes quand la stabilisation de l’inflation est active et des périodes quand elle est passive. Chaque trimestre, les agents privés estiment les paramètres du régime monétaire courant en combinant leurs observations de l'état actuel de l'économie avec ce qu'ils ont appris du passé.
Cette information imparfaite concernant le régime monétaire courant explique les effets contractionnaires d’une hausse de l'incertitude entourant la politique monétaire. Des pics d’incertitude cachent la probable trajectoire des taux d’intérêt nominaux dans le futur et, par conséquent, l'évolution de l’efficacité marginale du capital. Une telle imprévisibilité incite les investisseurs à reporter leurs décisions afin d’attendre des nouvelles informations. La baisse des investissements freine l’activité économique en diminuant la demande globale et en soulevant la possibilité que le stock de capital restera exceptionnellement bas pendant une période prolongée.
Ce papier montre que la perception incertaine de la fonction de réaction de la banque centrale entrave la transmission de la politique monétaire à l'économie réelle. En fragilisant le lien entre les fondamentaux économiques, les prix et les allocations d’équilibre, cette incertitude rend l’économie moins sensible aux décisions de politique monétaire.
Dans ce modèle, les changements de régime monétaire représentent la stratégie de « constrained discretion » [Bernanke and Mishkin (1997)], suivie par la Réserve fédérale américaine et par de nombreuses autres autorités monétaires. Cette stratégie accorde à la banque centrale une certaine flexibilité dans la stabilisation de l’inflation à court terme afin de poursuivre des objectifs alternatifs. Par exemple, certaines banques centrales visent à stabiliser les fluctuations cycliques tout en restant fermement engagées à maintenir l’inflation à un niveau bas et stable.
Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème.
Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL : www.bcl.lu