Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n° 154 : The Cross border Household Finance Consumption Survey: Results from the third wave

24.02.2021

Auteurs: Yiwen Chen, Thomas Y. Mathä, Giuseppe Pulina et Michael Ziegelmeyer.

 

En 2018, près de 44 % de l’emploi salarié au Luxembourg se composait de travailleurs frontaliers. Ces travailleurs frontaliers apportent une contribution importante à l’économie luxembourgeoise, en termes de production, de consommation et d’impôts, mais ils ne sont que partiellement couverts par les statistiques officielles. Pour cette raison, la BCL conduit régulièrement l’enquête XB-HFCS sur le comportement financier et de consommation des frontaliers travaillant au Luxembourg. Cette enquête collecte des informations détaillées au niveau des ménages et des individus concernant leurs actifs, passifs et revenus, ainsi que leurs attitudes, attentes et projets futurs. L’enquête a été conçue expressément pour permettre des comparaisons avec l'enquête LU-HFCS sur le comportement financier et de consommation des ménages résidant au Luxembourg. 

Entre 2014 et 2018, les principales caractéristiques des travailleurs frontaliers étaient relativement inchangées. En général, les frontaliers vivaient dans leur pays de naissance. La plupart vivaient avec un partenaire. Leur niveau de formation était souvent élevé et ils étaient principalement employés avec un contrat à durée indéterminée. Par rapport aux employés résidant au Luxembourg, les frontaliers étaient légèrement plus jeunes en moyenne. Ils étaient aussi moins nombreux à travailler dans le secteur public au Luxembourg. En 2018 (comme en 2014), les principaux secteurs d'emploi étaient i) les activités financières et d'assurance, ii) le commerce, les transports, la restauration et l’hébergement, iii) l’industrie (y compris l’énergie) et iv) la construction. En 2018, la voiture personnelle restait le principal moyen de transport pour se rendre au travail. Le temps moyen de déplacement (aller simple) était de 53 minutes en 2018, soit une augmentation de sept minutes par rapport à 2014. 

Environ 10 % des ménages frontaliers ont déjà vécu au Luxembourg et généralement ils l’ont quitté pour rentrer dans leur pays de naissance, tout en conservant leur emploi au Luxembourg. Parmi les frontaliers qui sont nés au Luxembourg, la plupart ont choisi l’Allemagne comme nouveau pays de résidence. 

La part de propriétaires était plus élevée parmi les frontaliers résidant en Belgique (81 %) que parmi ceux en France (77 %) ou en Allemagne (72 %). En moyenne, les frontaliers étaient plus susceptibles d’être propriétaires que leurs homologues dans leur pays de résidence ou que les employés résidant au Luxembourg. 

Le patrimoine net médian des frontaliers résidant en Belgique (275 600 euros) était légèrement supérieur à celui des frontaliers résidant en France (212 800 euros) ou en Allemagne (236 400 euros). Entre 2014 et 2018, les frontaliers résidant en Allemagne ont connu la plus forte croissance de leur patrimoine net médian (62 %), suite à une augmentation importante du taux de propriété et de la valeur de la résidence principale du ménage (18 %). 

La composition du patrimoine des ménages frontaliers n’a pas changé substantiellement entre 2014 et 2018. Les actifs réels (comprenant les biens immobiliers) sont restés la composante la plus importante pour tous les groupes de ménages. Les dépôts bancaires étaient l'actif financier le plus courant. Les actifs à risque (actions et fonds communs de placement) étaient plus communs parmi les frontaliers résidant en Allemagne. En comparaison, les ménages qui faisaient la navette depuis la France préféreraient des actifs financiers moins risqués. 

Indépendamment du pays de résidence, les ménages des personnes employées au Luxembourg étaient plus souvent endettés en 2018 par rapport à la moyenne de la zone euro (42 %). Parmi les frontaliers, la part des ménages endettés variait entre 57 % pour ceux résidant en France et 70 % pour ceux résidant en Belgique. 

Le revenu brut médian des frontaliers résidant en France était inférieur à celui des frontaliers résidant en Belgique ou en Allemagne, ainsi que du revenu des ménages des employés résidant au Luxembourg. Entre 2014 et 2018, le revenu brut a progressé le plus parmi les frontaliers résidant en Belgique (16 %). Le revenu brut a également augmenté pour les frontaliers résidant en France (14 %) et en Allemagne (12 %). 

Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème. 

Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL : www.bcl.lu