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Publication du Cahier d’Etudes de la BCL n° 19 : New survey evidence on the pricing behavior of Luxembourg firms
Cette étude expose les principaux résultats d’une enquête menée auprès d’environ 1100 entreprises luxembourgeoises vers la fin de l’année 2004. L’enquête portait sur les structures du marché et sur l’environnement concurrentiel ainsi que sur les éléments clés de la fixation des prix. Environ 87% des entreprises ont répondu que le marché luxembourgeois était le marché principal de leur produit principal. Pour ce qui concerne l’environnement concurrentiel, environ 60% des entreprises annoncent un nombre de concurrents supérieur à 10. En matière de compétitivité, les entreprises luxembourgeoises attacheraient la plus grande importance à la qualité de leur produit, suivi par le prix de leur produit principal, et enfin le délai de livraison. Presque 80% des entreprises luxembourgeoises fixent leurs prix de manière autonome. L’enquête révèle que la discrimination par le prix est une pratique courante au Luxembourg. Environ deux tiers des entreprises luxembourgeoises déterminent leurs prix en fonction de la quantité vendue (mais selon une liste de prix uniforme) ou au cas par cas.
Seulement 20% des entreprises revoient leurs prix à des intervalles fixes et sans tenir compte de la situation économique (réévaluation des prix en fonction du moment). Par contre, environ la moitié des entreprises luxembourgeoises procèdent principalement à une réévaluation des prix en fonction de la situation économique. Les autres entreprises revoient leurs prix non seulement à des intervalles spécifiques, mais aussi si le contexte économique les y incite. Le recours aux modes de fixation des prix à la fois en fonction du moment et en fonction de la situation confirme les résultats de l’analyse des prix à la consommation individuels au Luxembourg. Lors du réexamen des prix, étape qui précède une modification éventuelle, le recours à des données qui concernent le contexte économique passé peut constituer une source de persistance de l’inflation. Ainsi, les entreprises ont été interrogées sur les informations utilisées dans le cadre du processus de fixation des prix à l’occasion de l’ajustement des prix le plus récent. Alors qu’un tiers des entreprises s’est basé sur un large éventail d’informations concernant le contexte économique présent et passé, un pourcentage équivalent avait recours à un panel de données qui concernaient le contexte présent ou le contexte futur attendu. Le reliquat se compose d’entreprises ayant recours à des règles prédéfinies. Globalement, l’entreprise luxembourgeoise médiane ne réévalue ses prix que deux fois par an. Les réévaluations de prix sont plus fréquentes que les modifications de prix, étant donné que des coûts spécifiques supplémentaires sont liés à ces dernières.
L’enquête vise aussi à identifier des asymétries éventuelles au niveau de la fixation des prix. Plus spécifiquement, les entreprises ont été interrogées sur leur façon de réagir suite à une hausse/baisse de leurs coûts ou de la demande. Les entreprises ont déclaré qu’une augmentation des coûts salariaux constituait la raison la plus importante d’une augmentation de prix. D’autres sources d’augmentation seraient un accroissement des coûts autres que salariaux ainsi que l’échéance d’une nouvelle tranche indiciaire. En outre, les diminutions de prix seraient principalement le résultat de prix en recul auprès de la concurrence ainsi que d’une réduction des coûts salariaux. L’enquête montre que la rapidité avec laquelle les entreprises luxembourgeoises réagissent à un choc est fonction non seulement du type du choc, mais aussi fonction de son orientation à la hausse ou à la baisse. Il s’avère qu’une augmentation des coûts de production entraîne une progression relativement rapide du prix, alors que les entreprises hésitent à augmenter leur prix suite à une hausse de la demande. D’ailleurs, il semble que les entreprises luxembourgeoises réagissent plus rapidement à une hausse des coûts/de la demande qu’à une baisse de ces mêmes coûts/de la demande.
L’enquête cherchait également à identifier les sources de rigidité des prix. A cette fin, le questionnaire contenait une liste de facteurs potentiels qui entravent les adaptations de prix. Au Luxembourg, les facteurs de rigidité des prix les plus pertinents sont les contrats implicites avec les clients (engagements de fait de ne pas modifier les prix), une courbe des coûts marginaux plate (ce qui implique qu’il y a peu d’incitation à adapter les prix tout au long du cycle conjoncturel) ainsi que les contrats explicites (le prix est fixé pour une durée fixe et ne peut être modifié avant le terme défini). En dépit de leur rôle important au sein de la théorie économique, certaines explications (telles que le recours à des prix psychologiques et les coûts perçus principalement comme ceux de changement de catalogues) figurent parmi les plus mal notées. Les résultats de cette enquête qualitative constituent un complément indispensable aux études plus quantitatives menées sur la pratique de fixation des prix, et sur l’ampleur et les causes de la rigidité des prix.
Le Cahier d’Etudes No. 19 de la BCL peut être téléchargé sur le site Internet de la BCL www.bcl.lu ou obtenu dans la limite du stock disponible sur simple demande adressée à la Banque centrale du Luxembourg, Secrétariat général, Section Communication.