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Publication du cahier d'études n° 40: Pros and Cons of various fiscal measures to stimulate the economy
Les responsables publiques en Europe et dans le monde sont intervenus avec promptitude ces derniers mois afin d’atténuer les répercussions économiques et sociales de la présente crise et pour mieux asseoir les perspectives de reprise. Ils ont utilisé différents outils (conventionnels et non conventionnels) surtout de politique monétaire et budgétaire.
L’article publié passe en revue la littérature relative aux effets des politiques budgétaires discrétionnaires, le principal objectif étant de distinguer les avantages et les inconvénients inhérents à une stimulation de l’économie par le biais de la politique budgétaire. Cet examen montre qu’il est difficile d’élaborer un catalogue complet et précis des éléments constitutifs d’un paquet fiscal �?optimal�?.
Les mesures fiscales devraient en tout état de cause respecter les trois « T »: elles devraient en effet être “timely, targeted and temporary�?. En d’autres mots, les mesures devraient être “prises à temps, ciblées et temporaires�?. C’est l’implémentation du premier « T » (prises à temps) qui est la moins sujette à controverses. En ce qui concerne la durée de ces mesures, il existe des arguments en faveur de mesures temporaires ou, à l’inverse, de mesures plus persistantes. La pertinence respective de ces arguments antagonistes dépend: (i) de la proportion des agents économiques ayant des contraintes de liquidité; (ii) de la réaction des taux d’intérêt à long terme et (iii) de la durée estimée des chocs négatifs touchant l’économie. Par ailleurs, des mesures ciblant des agents spécifiques pourraient s’avérer difficiles à mettre en œuvre, en raison de l’incertitude élevée entourant les multiplicateurs fiscaux et à cause des multiples difficultés que comporte l’élaboration d’un paquet fiscal optimal.
Au-delà du débat sur les trois « T », la littérature économique suggère que la structure d’un stimulus budgétaire prenne en considération des facteurs tels que: (i) un équilibre approprié entre les effets positifs de court terme (principalement du côté de la demande) et les coûts éventuellement générés par ces mesures (ces coûts se matérialisent principalement sur un horizon de long terme du côté de l’offre, mais également de court terme via les marchés financiers); (ii) la taille attendue des multiplicateurs fiscaux des différents outils disponibles; (iii) le degré d’ouverture de l’économie; (iv) la nécessité de réduire les distorsions affectant les mécanismes de marché.
De plus, les résultats des études empiriques montrent qu’à court terme, les multiplicateurs de dépenses (spending multipliers) sont plus élevés que les multiplicateurs de taxation (tax multipliers).
Mis à part les facteurs généraux, les caractéristiques propres de chaque pays sont d’une importance majeure pour estimer le degré d’efficacité des mesures de stimulus fiscal. Alors qu’un paquet fiscal donné pourrait être jugé approprié pour un pays touché par un sévère choc de demande, caractérisé par un ratio de dette peu élevé et par un excédent du budget structurel, ce même paquet pourrait facilement induire une hausse des primes de risque (taux de financement plus élevés) ainsi que d’autres effets macro-économiques néfastes dans le cas d’un pays présentant une position 3 de départ défavorable. À cet égard, la stratégie budgétaire de sortie de la crise est cruciale. Une stratégie encadrée par des règles budgétaires précises et qui ne compromet pas la viabilité à long terme des finances publiques – les mesures budgétaires expansionnistes étant intégrées dans un cadre de consolidation crédible à moyen terme - a moins de chances d’induire des effets secondaires défavorables qu’une stratégie impliquant un déficit permanent et non compensé, en violation des règles budgétaires.
Dans une perspective européenne, le manque de respect par l’un des Etats membres du cadre multilatéral européen de surveillance budgétaire est de nature à induire des effets néfastes dans l’ensemble des autres Etats membres affectés par le comportement de l’Etat “deviant�?
Le cahier d’études N° 40 peut être téléchargé sur le site internet de la BCL www.bcl.lu.