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Publication du Cahier d'Etudes n°46: The Misconception of the Option Value of Deposit Insurance and the Efficacy of Non-Risk-Based Capital Requirements in the Literature on Bank Capital Regulation
Auteur: Paolo Fegatelli
Au cours des 20 dernières années, le monde académique a adopté plusieurs approches différentes dans l’analyse de l'efficacité des ratios de solvabilité bancaire forfaitaires. Plusieurs voies ont été explorées : l’information asymétrique (aléa moral et antisélection), l’hétérogénéité des banques et les implications systémiques (par exemple, la procyclicité). Il y a lieu de noter que, parmi ces voies, l'approche de la gestion de portefeuille (qui envisage les intermédiaires financiers comme gérant un portefeuille) a été abandonnée, l’attention se concentrant avant tout sur les rapports de solvabilité sensibles au risque, dans le cadre du débat sur la mise en place de Bâle II. Un tel changement de perspective a néanmoins eu lieu sans une déclaration définitive sur l'efficacité des ratios forfaitaires. En conséquence, bien avant l'explosion de la crise des subprimes en 2007, de nombreux universitaires et praticiens s’étaient déjà interrogés sur le bien-fondé des critères de Bâle II et sur l’opportunité de remplacer les règles complexes de Bâle II par d’autres principes "naturels" ou de bon sens basés sur des critères plus simples. Dans ce contexte, ce travail prouve l'incohérence interne de Keeley et Furlong (1990), et revalide implicitement les conclusions de Koehn et Santomero (1980) : un ratio de solvabilité plus élevé non basé sur le risque, considéré isolément, pourrait se révéler contreproductif pour la prévention du risque systémique et de solvabilité des banques. Une implication majeure est qu'indépendamment de l’efficacité des réformes en cours, l’adoption de règles basées dans une moindre mesure sur le risque des actifs ferait fausse route.
D'un point de vue théorique, cette analyse aspire à clarifier la définition de valeur d'option de l'assurance-dépôt, introduite par Merton (1977), ainsi que sa relation avec l'option de responsabilité limitée des banques. Cet exercice de clarification s’avère nécessaire puisque la littérature concernant la réglementation des capitaux a largement - et souvent incorrectement - utilisé le concept de "valeur d'option de l’assurance-dépôt". Ainsi, des économistes tels que Keeley, Furlong et d'autres, ayant construit leur approche sur celle de Merton, ont été d'une certaine façon induits en erreur par le caractère flou de la définition. Pourtant, ce travail montre que la définition de la valeur d'option d'assurance-dépôt donnée par Merton est doublement ambiguë. Premièrement, ce que Merton définit comme "la valeur d'option de l'assurance-dépôt" est en réalité une composante de "l'option de responsabilité limitée" des actionnaires sous une garantie de dépôt par un tiers. Ces deux concepts sont distincts quoiqu’étroitement liés, comme l’explique pleinement cet article à la lumière du travail original de Merton. Deuxièmement, Merton n'est pas tout à fait clair sur les bénéficiaires ultimes d'une garantie d'assurance-dépôt par un tiers : ces bénéficiaires sont-ils les actionnaires de la banque ou les déposants/créanciers? Ainsi, il importe de considérer explicitement la prime de risque demandée par les déposants/créanciers, pour pouvoir conclure avec Merton que "le résultat de la garantie est de créer un afflux supplémentaire de liquidité à la firme [bancaire]" (donc, aux actionnaires de la banque).
Le cahier d’études peut être téléchargé sur le site internet de la BCL www.bcl.lu.