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Publication du cahier d'études N°64: On-the-job search and cyclical unemployment: Crowding out vs. vacancy effects
Le modèle d’appariement de Diamond-Mortensen-Pissarides est une manière simple de prendre en compte l’existence de frictions, les difficultés d’appariement et les problèmes de coordinations liés au déficit d’information que l’on peut rencontrer sur le marché du travail. Cette façon de modéliser le marché du travail est courante dans la littérature économique théorique. Il faut cependant noter que dans le modèle ’standard’, seuls les chômeurs recherchent activement un emploi, c’est-à-dire que les travailleurs sont toujours satisfaits de leur emploi actuel. Cela est plutôt irréaliste car dans les données réelles, la majorité des transitions sont du type emploi vers emploi plutôt que du type chômage vers emploi. D’autre part, ce modèle ’standard’ est incapable de reproduire la forte volatilité du taux de chômage que l’on peut observer dans les données.
Plusieurs papiers récents montrent qu’en fait, introduire une intensité de recherche d’emploi non nulle et endogène pour les travailleurs permet également d’augmenter la volatilité du taux de chômage et donc de rendre le modèle plus réaliste. L’intuition est qu’une période de haute conjoncture stimule la recherche d’emploi des travailleurs (plus facile de trouver un nouveau job et salaires intéressants) et donc incite les firmes à ouvrir plus de postes vacants (plus facile de remplir ces postes vacants), ce qui in fine est également bénéfique pour les chômeurs (sortie du chômage plus rapide). Par contre, on peut objecter que les travailleurs cherchant un nouvel emploi sont en compétition avec les chômeurs et qu’une hausse de leur intensité de recherche sera préjudiciable aux chômeurs.
Dans ce papier, nous construisons un petit modèle afin de rationaliser ces deux types d’arguments. Nous décomposons les effets d’un choc conjoncturel positif en un ’vacancy effect’ et un ’crowding out effect’. Le premier effet représente l’augmentation du nombre de postes vacants et augmente la probabilité de sortie du chômage. Le second effet représente la plus grande compétition entre travailleurs et chômeurs et ralentit la probabilité de sortie du chômage. Quand le premier effet domine, l’introduction d’une intensité de recherche non nulle et endogène pour les travailleurs permet effectivement d’augmenter la volatilité du taux de chômage. Quand le second effet domine, l’introduction d’une intensité de recherche non nulle et endogène pour les travailleurs ne permet pas d’augmenter la volatilité du taux de chômage mais la diminue. Dans ce papier, nous montrons analytiquement et numériquement que le premier effet domine quand les travailleurs (relativement aux chômeurs) sont suffisamment intéressants pour les entreprises (par exemple parce qu’ils ont une productivité plus élevée). Dans ce cas, les firmes réagissent fortement à cette offre de main d’oeuvre intéressante et créent suffisamment de nouveaux postes, ce qui permet de plus que compenser l’effet compétition pour les chômeurs.
Afin de pouvoir dériver analytiquement les propriétés de notre modèle, nous devons introduire certaines hypothèses simplificatrices. Ainsi, nous supposons un ’random search’, c’est-à-dire qu’une entreprise n’ouvre qu’un seul type de poste vacant et accepte le premier postulant qu’elle rencontre. Introduire du ’directed search’ pourrait évidemment être intéressant mais rendrait le modèle plus complexe. L’introduction de rigidités dans le processus de formation des salaires serait également intéressante et renforcerait probablement les effets de recherche mais cela ajoute certaines difficultés (voir par exemple Shimer, 2006, et le problème de non-convexité). Nous laissons ces extensions pour de possibles recherches futures.