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Publication du Cahier d’études n°69 : Demography, capital flows and unemployment
Le vieillissement de la population est un phénomène connu dans la plupart des pays industrialisés. Cependant, le rythme du vieillissement peut sensiblement différer entre ces pays.
Ainsi, plusieurs études ont montré que ces différences généraient des flux de capitaux notables, généralement des pays où le processus de vieillissement est plus avancé (épargne abondante) vers les pays où il est moins avancé (investissement élevé). Dans cette étude, les auteurs essaient de mieux comprendre les liens entre démographie et flux de capitaux, ainsi que les répercussions que cela peut avoir sur le marché du travail.
Pour ce faire ils développent un modèle à générations imbriquées, qu’ils étendent à deux régions afin de pouvoir représenter les flux de capitaux. De plus, ils introduisent des imperfections sur le marché du travail afin d’introduire des variables comme le taux de participation ou le taux de chômage, et de pouvoir représenter plus finement certaines institutions du marché du travail comme les allocations de chômage et les pensions. Enfin, Ils calibrent le modèle sur l’Union européenne (région 1) et les Etats Unis (région 2). En effet, le processus de vieillissement est moins avancé aux Etats-Unis qu’en Europe et des flux de capitaux importants existent entre ces deux régions. De plus, les institutions du marché du travail sont généralement plus généreuses en Europe qu’aux Etats-Unis. Les implications de ces divergences nous semblent donc intéressantes à analyser avec notre modèle.
Les quatre principaux résultats sont les suivants. Premièrement, le vieillissement plus prononcé en Europe stimule l’épargne, ce qui génère des flux de capitaux de l’Europe vers les Etats-Unis.
Par rapport à une situation sans flux de capitaux, cela diminue les taux d’intérêts aux Etats-Unis et les augmente en Europe et donc cela pousse à la baisse le chômage américain et à la hausse le chômage européen. Deuxièmement, le vieillissement de la population et les flux de capitaux induits expliquent une bonne partie de la hausse du différentiel des taux de chômage entre l’Europe et les Etats-Unis observée entre 1950 et 2005. Le reste de la hausse s’explique par les progressions des ratios de remplacement (pour les allocations de chômage et les pensions) plus fortes en Europe qu’aux Etats-Unis. L’introduction de seulement deux chocs (démographie et ratios de remplacement) dans le modèle permet donc de reproduire assez fidèlement certaines évolutions historiques. Troisièmement, les auteurs montrent qu’une réforme des pensions implémentée dans un pays peut, à travers les flux de capitaux, avoir également des effets – bénéfiques – dans une autre région. Enfin, quatrièmement, ils ajoutent à leur modèle une troisième région, représentant les pays émergents comme par exemple la Chine, et ils montrent que cela ne change pas fondamentalement les résultats exposés ci-dessus.
Le Cahier d’études n°69 peut être téléchargé sur le site de la BCL www.bcl.lu.