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Publication du cahier d'études N°71: L'impact de chocs financiers sur l'économie réelle: résultats d'une étude par pays
Auteurs: Paolo Guarda et Philippe Jeanfils
L’impact des chocs financiers sur l’activité réelle soulève plusieurs interrogations. Quels chocs financiers ont été les plus importants historiquement ? Les liens macro-financiers sont-ils hétérogènes à travers les pays ? Quelle part des fluctuations réelles peut-on attribuer aux chocs financiers ? Quelles composantes de la production sont les plus vulnérables aux chocs financiers ?
Ces questions peuvent être analysées à l’aide du modèle vecteur autorégressif (VAR), capable de capturer des éventuels effets de retour du secteur réel au secteur financier. En plus des variables macro-économiques classiques, nous considérons cinq variables financières (les cours boursiers, les prix immobiliers, l’écart des taux d’intérêt à long et à court terme, le rapport du crédit bancaire au PIB et le rapport des prêts bancaires aux dépôts bancaires). Ce modèle VAR est estimé individuellement pour 19 pays développés sur la période 1980T1-2010T4 en utilisant trois mesures différentes de l’activité économique: le PIB, la consommation privée et l’investissement total.
Le VAR extrait la partie des fluctuations des variables financières qui ne peut pas être anticipée à l’aide du passé de l’ensemble des variables, ce qu’on appelle les « innovations » dans une variable. Ces innovations sont filtrées (décomposition de Choleski), afin d’éliminer leur corrélation et récupérer les « chocs structurels » susceptibles d’une interprétation économique.
Plusieurs conclusions découlent des résultats des auteurs. Premièrement, l’effet des chocs financiers sur l’activité économique est assez hétérogène entre pays, ce qui est cohérent avec d’autres résultats dans la littérature. Deuxièmement, l’effet combiné des cinq chocs financiers identifiés par notre méthode contribue à presqu’un tiers des fluctuations de l’activité réelle. Troisièmement, entre les différents chocs financiers, la plus importante contribution aux fluctuations de l’activité réelle provient des chocs sur les prix des actifs financiers (les cours boursiers et les prix immobiliers). Les contributions de l’écart des taux ou le levier d’endettement (rapport crédit-PIB ou rapport prêts bancaires-dépôts) sont plus limités mais non-négligeables. Quatrièmement, l’effet combiné des cinq chocs financiers est plus important pour les fluctuations de l’investissement que pour celles de la consommation privée. Cinquièmement, la contribution des chocs financiers aux fluctuations de l’activité est plus importante lors des épisodes associés aux déséquilibres financiers (les crises mais aussi les périodes de forte expansion). Il est donc possible que l’intensité des liens macro-financiers varie à travers le temps ou de façon non-linéaire.
Le cahier d’études 71 peut être téléchargé sur le site de la BCL www.bcl.lu.