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Publication de la Revue de stabilité financière 2013 de la BCL
Afin d’identifier les facteurs de vulnérabilités, la première partie de la Revue propose une lecture des principales tendances et évolutions récentes de l’environnement macroéconomique et du système financier au niveau international.
La situation générale sur la plupart des marchés financiers s’est nettement améliorée, mais une forte incertitude persiste. Les écarts de taux entre les pays de la périphérie et ceux du cœur de la zone euro se sont nettement resserrés, les marchés interbancaires ont connu moins de stress de liquidité (grâce notamment au recours au financement sécurisé) et les bourses se sont généralement redressées sur fond de prévisions macroéconomiques en légère amélioration. Toutefois, il convient de rester prudent quant à l’évolution future des marchés financiers, car, dans un contexte de rendements très déprimés et compte tenu de la fragilité de l’environnement macroéconomique, les marchés restent à l’affût de la moindre détérioration à laquelle ils sont susceptibles de surréagir.
Dans ce contexte, notamment européen, les risques pour la stabilité financière dans l’économie luxembourgeoise demeurent contenus. La prudence s’impose malgré tout, notamment en raison d’une forte croissance de l’endettement des ménages au cours des dernières années et d’une forte concentration des crédits hypothécaires dans les bilans de quelques établissements de crédit.
La deuxième partie de la Revue consiste en une analyse sectorielle du système financier luxembourgeois qui vise à faire apparaître d’éventuelles sources de vulnérabilité. Elle porte plus particulièrement sur les évolutions récentes de la taille du secteur bancaire, des critères d’octroi de crédits, du résultat net, du ratio de solvabilité, du ratio de liquidité et de l’industrie des fonds d’investissement. De plus, elle comporte une étude prospective de la solidité du secteur bancaire domestique.
Le nombre d’établissements de crédit a légèrement diminué et l’actif total du secteur bancaire accuse un repli de 7,4% au cours de l’année 2012. Cette baisse est essentiellement due à une contraction des activités interbancaires, y compris les activités intra-groupes. En revanche, les activités traditionnelles de dépôts et de crédit envers la clientèle résidente affichaient une progression, tandis que celles en lien avec la clientèle non-résidente demeuraient plutôt stables, voire en léger repli.
Il n’y a pas de durcissement généralisé des critères d’octroi au Luxembourg. Les critères d’octroi de crédits aux sociétés non-financières se sont stabilisés au cours de 2012, en revanche ils se sont légèrement durcis pour les crédits accordés aux ménages, avec un accroissement des demandes de garantie et une réduction de la quotité d’emprunt pour les crédits immobiliers. Le risque de contrepartie semble avoir quelque peu augmenté, mais les résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire ne signalent pas de risques majeurs de resserrement des conditions de crédit ou de refinancement des banques dans les trimestres à venir.
Le résultat net du secteur bancaire a fortement progressé et est comparable à celui de 2010. Après une année 2011 marquée par l’impact de dépréciations nettes et de moins-values de portefeuilles-titres, le résultat net du secteur bancaire se chiffre à EUR 3,733 milliards en 2012. Les revenus nets sur commissions sont en déclin et, dans un contexte de faible taux d’intérêt, la marge sur intérêts a diminué. La hausse du produit bancaire résulte donc pour l’essentiel du compte des autres revenus nets, qui est sensible aux fluctuations sur les marchés financiers, et qui présente de nouveau un solde positif. Dans le même temps, les frais de personnels et d’exploitation ont modérément progressé, ce qui explique la vive croissance du résultat net observée en 2012.
Le secteur bancaire continue à afficher des ratios de solvabilité et de liquidité confortables. Le ratio de solvabilité moyen pour le secteur bancaire a progressé de 2,9 points de pourcentage au cours de l’année 2012 et dépasse les 20% sous l’effet conjugué d’une augmentation des fonds propres et d’une diminution des actifs pondérés par les risques. Les indicateurs de rentabilité demeurent inférieurs aux valeurs enregistrées avant la crise, mais se stabilisent à des niveaux plus adaptés à une perspective de stabilité financière.
L’industrie des fonds d’investissement au Luxembourg a montré une forte capacité de résilience face à la crise financière. En dépit d’une baisse de la valeur nette d’inventaire (VNI) en 2008, période au cours de laquelle les investisseurs avaient procédé à des retraits massifs, les actifs sous gestion ont poursuivi leur progression pour atteindre de nouveaux sommets en 2012, avec un encours de 2 383 826 millions d’euros et une croissance annuelle de 13,7%.
Les projections réalisées par la BCL laissent présager que le secteur bancaire demeurera solide. A l’aide de la projection de nombreux indicateurs, la BCL propose une analyse prospective du risque à un horizon de deux ans. L’indicateur de vulnérabilité affiche une tendance très proche du niveau du risque historique moyen et l’analyse des liens entre les évolutions macroéconomiques et la stabilité du système financier luxembourgeois confirment la robustesse des établissements de crédit. Les tests de résistance effectués indiquent que les scénarios de stress ont un impact limité, car le système bancaire luxembourgeois dispose de suffisamment de fonds propres pour absorber les pertes induites par l’émergence de chocs économiques sévères.
Quant à la troisième partie de la Revue, elle rassemble une série d’études portant sur des aspects spécifiques de la stabilité financière au Luxembourg. Tout d’abord, l’analyse des liens entre le secteur bancaire traditionnel et le système bancaire alternatif (shadow banking) révèle l’importance des contreparties étrangères dans le financement des établissements de crédit mais aussi le lien relativement faible de ces derniers avec les fonds du marché monétaire. Ensuite, l’étude des déterminants du financement de court terme des banques indique que le développement de ce type de financement pendant un essor du crédit est un facteur de fragilisation, étayant l’idée que les restrictions réglementaires sur la structure du financement renforcent la stabilité financière. Enfin, la dernière contribution propose d’identifier les banques domestiques systémiquement importantes et d’analyser les facteurs potentiels du degré d’importance systémique.
La Revue de Stabilité financière, publiée en langue française, est disponible sur simple demande, dans la limite des stocks disponibles, auprès de la BCL (info@bcl.lu) et peut également être téléchargée sur le site internet de la BCL (www.bcl.lu).